Empreinte écologique
Comment neutraliser notre empreinte écologique ? En offrant une réponse satisfaisante aux exigences de compensation environnementale.
Les sols et la géodiversité jouent un rôle essentiel dans la constitution de nos paysages et le maintien de la biodiversité. Leur préservation est une condition sine qua non de la poursuite d'une activité industrielle responsable, d'autant plus si celle-ci perturbe l'équilibre géologique sur terre ou en mer. Ce qui suppose de consolider la concertation et l'engagement de l'ensemble des acteurs locaux, éclairés par les contributions d'experts en écologie. L'efficacité de cet engagement, comme son inscription dans la durée, impliquent des programmes d'actions documentés et une évaluation systématique de leurs effets en matière de fonctionnalité.
Le point sur la situation
Une évaluation systématique de l'empreinte écologique des projets
Pour tout nouveau projet, comme pour les sites en exploitation, nous évaluons les contraintes sur les espèces et les habitats. Nous analysons en particulier les risques de fragmentation sur la Trame Verte et Bleue, nos incidences sur Natura 2000 et sur tout milieu naturel sensible. Ces actions sont constitutives de notre engagement dès 2012 dans la SNB (Stratégie nationale pour la biodiversité), dont l'ambition est de préserver, restaurer, renforcer et valoriser la biodiversité et en assurer l'usage durable et équitable.
Des réaménagements concertés, progressifs et diversifiés des carrières
Pour chacune de nos carrières, les conditions de réaménagement sont définies bien avant le début de l'exploitation, lors de la réalisation de l'étude d'impact. Une réflexion préalable qui nous conduit à adapter les travaux d'extraction aux exigences du réaménagement et à organiser l'exploitation de façon à coordonner au mieux extraction et réaménagement. L'ouverture, l'exploitation et la valorisation des sites post-exploitation font également l'objet d'un travail coordonné avec les ONG et les parties prenantes locales.
Un engagement dans le génie écologique
Des partenariats de longue date avec la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) et le Museum national d'Histoire Naturelle nous permettent de mettre en œuvre les meilleures techniques de génie écologique au service de la restauration des habitats et de l'accueil des espèces. Outre leur apport socio-économique, les carrières constituent de véritables opportunités pour la biodiversité : nombre de carrières sont devenues des sites refuges pour des espèces et habitats protégés. Dans le cadre du programme ROSELIERE, nous effectuons des suivis réguliers durant une grande partie de l'année avec des scientifiques pour compter les espèces de faune et de flore. À chaque évaluation, nous constatons souvent l'apparition de nouvelles espèces. Après le réaménagement des carrières précisément, nous observons une augmentation de biodiversité, notamment quand nous remplaçons un champ par une zone humide.
Nos propositions
Renforcer et élargir la collaboration avec les parties prenantes
Nous voulons être au plus proche des attentes et exigences des territoires dans lesquels nous intervenons pour garantir des réponses satisfaisantes en matière de compensation environnementale. Outre nos participations régulières à de nombreuses réflexions nationales, notamment dans le cadre de notre organisation professionnelle UNICEM (Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction), et nos partenariats nombreux avec les acteurs locaux de l'aménagement du territoire, nous souhaitons élargir encore le champ de nos échanges, tout particulièrement avec les instances scientifiques comme les Conseils scientifiques régionaux du patrimoine naturel (CRSPN).
Quantifier l'efficacité de nos mesures compensatoires
En conformité avec la loi biodiversité du 8 août 2016, nos mesures de compensation doivent dorénavant viser un objectif d'absence de perte nette, voire de gain de biodiversité. Nous devons donc définir une méthode permettant de caractériser l'effectivité de la compensation sur le site impacté ou par équivalence à proximité de celui-ci (remise en place d'un habitat fonctionnel pérenne). Nous devons également développer des indicateurs pour les suivis mis en place sur nos sites. Notre participation au programme ROSELIERE, qui consiste à assurer un suivi écologique de 15 de nos sites sur la base d'un protocole standardisé, constitue d'ores et déjà un excellent support pour mesurer les résultats des mesures compensatoires.
Privilégier la compensation in situ
La loi biodiversité de 2016 stipule que « les mesures compensatoires sont mises en œuvre en priorité sur le site affecté », soit in situ. Dans la pratique, certains décideurs maintiennent encore l'obligation de compensations ex situ, introduisant de fortes disparités de traitement suivant les régions ; or ce type de compensation est souvent complexe voire risqué à mettre en œuvre et à suivre (achats de terrain, conventions avec des propriétaires, pérennité des mesures…). La nature même des activités de carrières, les modes de gestion de nos sites ainsi que la qualité de nos réaménagements prônent donc en faveur de mesures compensatoires in situ, qui bénéficient directement de notre engagement et de notre savoir-faire.